L’Atelier
d’Ecriture fantasy de Chièvres est maintenant sur ses rails et —
même si mon petit défi sur Scribay n’a pas eu le succès escompté
parmi les participants — tout le monde a eu l’occasion d’exposer
son projets et sait dans quelle direction aller…
Constant nous
proposera « Les ombres de la forêt », une expédition ou
d’héroïques chevaliers d’élite seront confrontés à de
maléfiques créatures. (oui c’est classique, mais tout à fait
assumé) ainsi qu’une sombre histoire de chasse aux sorcières
moyenâgeuse dans le cadre de la léproserie de Chièvres. J’avais
proposé un titre et l’idée d’une superbe illustration pour ce
second récit, mais l’auteur a décliné cette offre, pourtant fort
efficace d’un point de vue commercial.
Stephane
a lui aussi plusieurs récits en tête : une nouvelle qui se
déroule à l’époque romaine, aux alentours d’une villa
récemment mise à jour dans la région. Un officier roman traque un
redoutable druide séditieux, mais ce dernier lui lance une terrible
malédiction…
Parmi ses autres
projets, je cite de mémoire les complots royaux dans un pays fictif
germano-slave du 14e siècle et une rencontre improbable entre
diverses créatures de la littérature fantastique dans les années
20.
Elisabeth
élabore son roman ou une jeune fille est réincarnée dans un
univers fantastique ou elle cherche à retrouver sa famille et à
retourner dans son monde d’origine, cependant la déesse de ce
nouveau monde n’a pas l’intention de la laisser partir.
Dans le cadre de
l’atelier et de l’anthologie, elle nous révélera un élément
particulier de son univers,
Eglantine a
déjà une idée précise de son héroïne : Neven (ciel en
Breton) une jeune fille de 17 ans ayant un oiseau pour symbole…
mais elle s’est bien gardé de nous révéler vers quels cieux
s’envolera cet oiseau.
Pierre —
last but not least, sans fausse modestie — votre serviteur vous
prépare « L’étrange Hallloween de Scroodgezar le sorcier »,
un sympathique petit conte d’Halloween qui vous dissuadera à tout
jamais d’aller réclamer des bonbons dans la région, et en
particulier dans les sinistres bâtisses ou chardons et orties
envahissent le jardin.
(tiens, ça me
rappelle que j’ai quelque chose d’urgent à faire, mais je ne me
souviens plus quoi)
Après avoir
détaillé les différents projets, et juste avant de nous lancer
dans une partie de personnages à deviner avec un post-it sur le
front (le même jeu que dans le film déjà culte « Inglorious
Basterd », mais sans les uniformes faute de tissus
vert-de-gris), nous avons échangé de nombreuses idées et
réflexions sur de grandes œuvres de littérature (fantasy mais pas
uniquement), présente et plus ancienne, pour lesquelles quelques
références semblent utiles.
« Les Rois
Maudits » (Maurice Druon — 7 volumes)
Indispensable pour
le projet de Stephane, il servira également à Constant pour étoffer
les intrigues politiques de son univers. J’ai relevé que de
nombreux auteurs de fantasy — y compris de très bons — créent
des univers intéressants, mais réduisent les questions
« politiques » au strict minimum, au risque de décevoir
le lecteur en quête d’explications (oui oui, il y en a).
Ici, Maurice Druon
nous dresse tous les éléments « politiques » de la
France et de l’Angleterre qui précèdent la guerre de cent ans —
soit toutes les clés pour la comprendre. Cette œuvre a servi
d’inspiration pour Game of Thrones, et ce n’est franchement pas
par hasard.
« L’enfant
tombé de nulle part » (Roger Zelazny)
Ce roman répond à
la question inévitable qu’on posera au créateur d’un héros qui
voyage d’un monde « moderne » vers un univers de
fantasy : « pourquoi lui en particulier ? »
Dans ce monde, le
sorcier Mor doit combattre son propre fils, Det Morsson, qui s’est
tourné vers le mal. Après la victoire se pose un problème :
que faire de Pol, fils nouveau né de Det ? Mor décide de le
déposer dans un autre univers — un univers sans magie — et
ramène à sa place Markus, le fils d’un technicien. Mais
l’hérédité étant ce qu’elle est, Markus est irrésistiblement
attiré par la cité interdite ou il découvre une puissance contre
laquelle les magiciens sont désarmés : la technologie.
Pol Detson doit
revenir dans son univers et affronter l’enfant avec qui il a
échangé sa place.
Innocent Blood
(film)
Polar vampirique
dans les années 60.
Une vampire
justicière met un point d’honneur à se nourrir exclusivement
d’individus détestables. Machos grossiers, escrocs sournois sont
ses proies habituelles, mais l’envie lui prend de goûter le sang
méridional de la mafia locale. Mal lui en prend car, surprise par un
détective lancé à ses trouses, elle doit laisser sur place sa
dernière victime qui ne tarde pas à se relever sous forme de
vampire… et de surcroit, un vampire bien décidé à changer le
visage de la mafia.
Ce qui est
remarquable, c’est la place donnée aux fils d’épouvantes de
l’époque (en noir et blanc), à croire que la télévision de
l’époque ne passait rien d’autre.
Conan —
(nouvelles de Robert Howard — film de John Milius)
Le personnage de
Conan a été créé par Robert Howard pour de courtes nouvelles à
paraître dans des magasines comme Weird Tales. A l’origine, Howard
était plus intéressé par des récits d’aventure que par le
fantastique, mais l’envie de mettre de la sauce tomate et des
saucisses sur ses haricots l’a incité à s’adapter, ce qui
explique la qualité parfois inégale de son œuvre.
La représentation
classique de Conan le montre combattant férocement une horde
d’individus encore plus primitifs que lui-même (sisi, c’est
possible) avec accrochée à sa jambe une superbe jeune fille qui —
malgré sa situation périlleuse — n’en jette pas moins des
regards lascifs en direction du spectateur. L’idéal pour attirer
le chaland.
Le premier film,
Conan le Barbare, donne une idée assez correcte de l’univers
d’Howard, avec ses combat, l’ambiance « dépravée »
de ses tavernes, ses maléfiques sorciers et ses monstres écailleux.
Il est encore un film culte chez les amateurs de fantasy.
Le second, Conan le
Destructeur, surfe sur la réussite du premier, mais est plutôt raté
(malgré la beauté des décors, des costumes et bien entendu des
actrices). Le personnage de Thôt-Amon, qui dans les récits d’Howard
est un redoutable nécromancien capable de faire s’écrouler un
royaume n’est plus qu’un illusionniste de foire, les compagnons
de Conan sont peu crédibles (en particulier Malak le voleur dont la
réplique « un d’entre nous devrait rester en arrière… »
a inspiré Naheulbeuk), même Akiro le sorcier (présent dans Conan
le Barbare) semble avoir perdu son aura.
Les affiches fort
peu « féministes » de l’époque Conan
Petite parenthèse
sur cette fameuse « représentation de Conan » qui fait
sourire aujourd’hui, mais qui était tout à fait dans l’air du
temps dans les années 80-90.
On trouve quelques
exemples simlaires dans les affiches des premiers Star Wars :
Très proche des
"conan", mais ils n'ont pas osé accrocher Leia aux jambes
du héros
Une superbe tenue de
Leia à faire craquer un hutt... ce n'est malheureusement pas
réciproque
Pour celle là, il
faut que je revisionne le film au ralenti pour trouver une tenue qui
ressemble...
Celle ci enfin
devrait réduite toutes mes réticences à l'appel de l'aventure
Dune (film de
David Lynch, Cycle de romans de Frank Herbert)
Malgré tout le côté
"steampunk kitch" qu'on peut lui trouver, j'ai adoré ce
film.
Je n'ai noté qu'une
seule infidélité par rapport aux romans: Dans le film, le héros
n'a aucun objection pour devenir un "prophète fremen" et
lancer sa croisade, mais dans les romans, il ne le souhaite pas. Il
est même déçu lorsque ses anciens amis deviennent ses
"adorateurs".
Comme Constant l’a
fort justement fait remarquer, ce récit est une inspiration
intéressante pour créer un climat extrême, bien plus rigoureux que
nos déserts terriens (et qui justifie précisément l’emploi par
les fremen de tenues spéciales qui recyclent la sueur des porteurs).
En conclusion :
le travail d’écrivain ne se limite pas à inventer des histoires
et à les mettre par écrit, il faut aussi en lire énormément, et
visionner d’impressionnantes quantité de films et de
documentaires.
Et la dessus, je
m’en vais de ce pas faire des heures supplémentaires...
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